Spectacle Celle qui habitait la maison avant moi à Amiens le 6 avril 2023

Le projet Shaeirat (poétesses) nous fait découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine à travers quatre propositions performées par les autrices elles-mêmes. Avec la complicité d'Henri-Jules Julien, Shaeirat fait entendre et voir une poésie à l'écart des représentations occidentales, inscrite dans la lutte politique et sociale comme dans la revendication d'identités singulières.

Dans une grande ville, une femme occupe un appartement où la présence fantomatique de son ancienne occupante ne cesse de se faire sentir. Poème de la solitude, du vieillissement, d'une féminité blessée par son passé comme par les impasses du présent, cette parole fait entendre la perte comme sentiment premier de l'existence. « Si j'avais habité la maison avant elle / J'aurais fait de même / Enlevé l'oeil-de-boeuf à la porte d'entrée / Laissé ouvert le trou / Que l'oeil de chacun puisse / Épier / Ma solitude. »

« Il y a un grand miroir sur la porte de la chambre.

Si je me tiens devant

Je vois le visage de la femme qui habitait la maison avant moi

La femme que je ne connais pas ...

Chaque fois que j'essaie d'écrire sur l'amour,

l'autre femme tend la main et m'arrache les doigts du clavier

La femme sauvage

L'ensauvagée qui me ressemble »

Intellectuelle syrienne bien connue, activiste, poète, menacée par le régime avec sa famille syrienne, Rasha Omran s'exile au Caire, en 2012. Le recueil "Celle qui habitait la maison avant moi" est une série de monodrames du « je » d'une femme seule qui vit au centre-ville d'une mégapole dans un appartement hanté par la femme seule qui y habitait auparavant : solitude et isolement, échecs amoureux, sentiment de perte. Le spectacle est un oratorio à trois voix : celle en arabe de la

poétesse elle-même, celle en français de la grande actrice syrienne francophone Nanda Mohammad et dans un idiome non identifié, la voix inouïe de l'improvisatrice française Isabelle Duthoit, sur la scène vide dans la pénombre mouvante d'un poète de la lumière, Christophe Cardoen.

. Et aussi, dans le cadre du projet Shaeirat et festival tout monde

Ne me croyez pas si je parle de la guerre de Asmaa Azaizeh (Palestine) / Maison de la culture d'Amiens, le 3 avril à 18h15

Dodo ya Momo do de Soukaina Habiballah (Maroc)/ au centre culturel jacques Tati, le 4 avril

A la saison des abricots de Carol Sansour (Palestine)/ au Safran, 5 avril

Site web : http://amiens.fr/maisondutheatre

Infos réservation :

reservation-maisondutheatre@amiens-metropole.com
Tel. 03 22 71 62 90